mardi 16 octobre 2007

Mes 2 hommes en pleine action ....


Pendant le week-end que nous avons passé dans le Vaucluse, à Mornas, voiçi mes deux hommes qui discutent le point !!!

Chine : des pinceaux en cheveux de bébé

Parmi les souvenirs de naissance, les pinceaux en cheveux de nouveau-nés sont particulièrement prisés des Chinois.
"L'expérience de la vie ne commence qu'une fois que le nouveau-né a le crâne rasé, si bien que la première coupe de cheveux du bébé est un événement marquant pour de nombreux Chinois", note Yang Xiemin, coiffeur pour bébés de la société Shanghai Xiao A Hua Science and Education. Et il ajoute : "Du fait de leurs pointes très fines, ces cheveux sont un matériau idéal pour fabriquer des pinceaux [de calligraphie]."
Yang a un emploi du temps chargé, ce qui en dit long sur le succès local des pinceaux en cheveux de nouveau-nés. Tous les jours, il se rend chez ses clients en scooter, du matin de bonne heure jusqu'au soir tard. "En moyenne, je tonds au moins dix bébés par jour. Et en été, je dépasse les vingt par jour", assure Yang. Cet homme d'une quarantaine d'années dit avoir coupé les cheveux à plus de 30 000 nouveau-nés depuis dix ans.
La société de Yang prend 28 yuans [3,5 euros] pour chaque coupe, un montant qui peut être déduit si le client est prêt à commander un pinceau. Les profits générés par ce type de fabrication ont soutenu la forte croissance de l'entreprise. Fondée en 1993 par deux jeunes soeurs de la province du Fujian, elle s'est rapidement taillé une solide réputation de prestataire de services pour bébés. Aujourd'hui, plus de 40 sociétés, portées par le très rentable marché de Shanghai, proposent ce type de services, ce qui non seulement favorise la concurrence, mais stimule par ailleurs la demande.
Dans la Chine ancienne, on disait que les cheveux de nouveau-nés avaient la capacité de conjurer le mauvais sort. Les gens collectaient ces cheveux et en faisaient des boules qu'ils suspendaient à leur porte. Certes, ces pratiques ne sont peut-être que des superstitions, mais il n'en est pas moins vrai que les cheveux de nouveau-nés sont un matériau idéal pour la fabrication des pinceaux à calligraphie. Les pinceaux chinois sont généralement classés selon leur souplesse ou leur dureté. Ceux en poil de lapin, de cerf, de belette ou de rat sont durs, tandis que ceux en poil de chèvre ou en duvet de poule sont plus souples. Si l'on veut un pinceau qui ne soit ni trop dur ni trop souple, on aura intérêt à en choisir un qui soit moitié en poil de lapin, moitié en poil de chèvre, ou encore un pinceau mi- chèvre, mi-belette.
"La grande souplesse des cheveux de nouveau-nés et la finesse de leurs pointes en font un matériau idéal pour la fabrication des pinceaux", explique M. Yang. Ces pinceaux sont appelés wumaobi (pinceaux à cheveux noirs) et sont les plus appréciés. Pour les besoins des fabricants, le coiffeur doit être très attentif à la longueur des cheveux coupés et les recueillir en gardant toutes les pointes dans le même sens.
Pour marquer l'importance symbolique de la toute première coupe, certaines familles pratiquent au préalable certains rites issus des traditions bouddhistes et taoïstes : elles brûlent des cierges, allument des pétards, font des offrandes d'aliments. Si l'on fabrique des pinceaux en cheveux de nouveau-nés depuis la dynastie des Tang (618-907), leur succès en Chine continentale ne remonte qu'à une dizaine d'années.
Particulièrement complexe, la fabrication de ces pinceaux fait intervenir des dizaines de techniciens. Jadis, seules les familles riches pouvaient s'en procurer, si bien que les pinceaux en cheveux de nouveau-nés étaient également appelés fuguibi (pinceaux de la richesse).
Au début des années 90, Yang ne coupait les cheveux qu'à environ six bébés par jour. Aujourd'hui, son rendement a doublé, alors que la société a multiplié par deux le nombre de coiffeurs pour faire face à la rude concurrence sur ce marché. Suivant le type de manche - lequel peut être en ivoire, en cloisonné, en corne ou en padouk [un bois précieux] -, les prix des pinceaux en cheveux de nouveau-nés s'échelonnent entre 88 et 1 988 yuans l'unité [de 10 à 250 euros]. Wellek XiongShanghai Star
Source : Courrier International, Le 10 octobre 2007

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